Les fils tenseurs comme remède contre le double menton

Le double menton est une préoccupation esthétique fréquente, touchant aussi bien les femmes que les hommes, quel que soit l’âge. Il se manifeste par un excès de volume ou un affaissement des tissus sous le menton, altérant la définition de l’angle cervico-mentonnier. Si la médecine esthétique offre aujourd’hui plusieurs options de traitement, dont les fils tenseurs, il convient d’abord de rappeler que toute prise en charge efficace passe par une analyse rigoureuse de la cause, et que le traitement ne se limite pas à l’acte technique. Une approche globale est indispensable, dans laquelle l’hygiène de vie, le diagnostic clinique et les techniques complémentaires ont chacun leur rôle.

L’importance de l’hygiène de vie : un socle non négligeable

Avant d’envisager un traitement esthétique, il est fondamental de s’interroger sur les facteurs modifiables. L’apparition ou l’aggravation d’un double menton peut résulter d’une prise de poids, d’une fonte musculaire cervicale, d’un mauvais maintien postural (notamment en position assise prolongée), ou d’une accumulation adipeuse localisée liée à des habitudes alimentaires déséquilibrées.

Dans ces cas, une modification de l’hygiène de vie constitue le premier levier : activité physique régulière, alimentation adaptée, optimisation de la posture et réduction de la sédentarité sont autant d’éléments susceptibles de réduire le volume sous-mentonnier de manière naturelle. Bien que les résultats soient progressifs et variables, cette approche renforce l’efficacité des traitements esthétiques lorsqu’ils sont indiqués, et prévient les récidives.

Identifier la cause du double menton : une étape diagnostique essentielle

Le double menton peut avoir des origines très différentes, et c’est précisément cette étiologie qu’il convient de déterminer lors de la consultation clinique. Trois grandes causes peuvent être distinguées :

  1. Un excès graisseux localisé (lipodystrophie sous-mentonnière), souvent observé chez les patients jeunes, parfois indépendamment du poids global ;
  2. Un relâchement cutané ou musculo-cutané, plus fréquent avec l’âge, consécutif à une perte de tonicité de la peau et des structures profondes ;
  3. Une combinaison des deux, nécessitant alors une prise en charge plus globale.

Le bon traitement ne peut être envisagé qu’à l’issue d’un examen clinique minutieux, évaluant la qualité de la peau, l’épaisseur du pannicule adipeux, la laxité musculaire et osseuse, ainsi que le profil cervico-facial dans son ensemble. Des tests de pincement, de relâchement passif et de projection mandibulaire peuvent aider à objectiver la composante dominante.

Fils tenseurs : indications et mécanisme d’action

Lorsque le relâchement cutané est prédominant, et que la laxité est modérée à modérée-avancée, les fils tenseurs résorbables peuvent constituer une option thérapeutique efficace. Ces dispositifs, insérés sous la peau, sont composés de matériaux biocompatibles (acide polylactique, PDO, PCL…) munis de crans ou de cônes, qui permettent d’ancrer les tissus relâchés et de les repositionner mécaniquement.

Appliqués au niveau du cou ou du tiers inférieur du visage, ils permettent de recréer une tension, de restaurer l’angle cervico-mentonnier, et de limiter la ptôse tissulaire. En parallèle, le matériau du fil induit une réponse inflammatoire modérée favorable à la néocollagénèse, améliorant la fermeté cutanée sur plusieurs mois.

Chez les patients présentant une composante graisseuse modérée associée à un relâchement, les fils peuvent être combinés à une technique de délipolyse préalable (comme la cryolipolyse ou l’injection de substances lipolytiques), afin de traiter le volume avant de repositionner les tissus.

La pose des fils se fait sous anesthésie locale, au cabinet, et dure en moyenne 30 à 45 minutes. Les suites sont simples (ecchymoses, tension modérée, sensibilité locale transitoire), avec une reprise des activités possible dans les jours qui suivent. L’effet est immédiat sur la tension, et s’améliore pendant 3 à 6 mois grâce à la stimulation du collagène.

Il est essentiel de rappeler que les fils ne permettent pas de réduire un excès graisseux important : dans ce cas, le recours à une autre technique ou à une approche combinée est nécessaire.

Quelles alternatives aux fils tenseurs ?

D’autres traitements non chirurgicaux peuvent être envisagés en fonction du type de double menton, de la tolérance au traitement et des préférences du patient.

La radiofréquence ou les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) sont utiles pour les patients présentant une peau fine à relâchée, sans excès graisseux majeur. Ces techniques thermiques induisent une rétraction tissulaire progressive par stimulation des fibroblastes, avec un effet tenseur discret mais durable.

La cryolipolyse est indiquée en cas d’excès graisseux localisé. Elle repose sur l’exposition contrôlée du tissu adipeux au froid, entraînant une lyse adipocytaire progressive. Elle peut être utile chez les patients jeunes avec un bon tonus cutané.

Les injections d’acide hyaluronique, quant à elles, peuvent être proposées pour redéfinir l’angle mandibulaire ou projeter légèrement le menton, afin de corriger optiquement un aspect de double menton léger par manque de soutien osseux.

Conclusion

La prise en charge du double menton ne repose pas sur une solution unique, mais sur une analyse morphologique fine et une stratégie thérapeutique. Les fils tenseurs sont une option efficace lorsque le relâchement cutané prédomine, mais ils trouvent tout leur intérêt dans un plan de traitement global, incluant parfois la réduction du volume adipeux, la stimulation dermique ou le remodelage de la charpente faciale.

C’est cette approche intégrative, construite sur un diagnostic précis et une combinaison raisonnée des techniques, qui permet d’obtenir des résultats naturels, harmonieux et durables.

Tonifier les muscles et lisser la peau : le double effet de la radiofréquence fractionnée

Post-grossesse : quels traitements doux pour retrouver sa silhouette ?

LipoLaser : l’alternative douce à la liposuccion